La recette de la véritable anchoïade provençale, parfaite pour l’apéritif

La recette de la véritable anchoïade provençale, parfaite pour l’apéritif

Au cœur de la Provence, lorsque le soleil décline et que le chant des cigales s’apaise, un rituel immuable prend place sur les tables des mas et des tonnelles : l’apéritif. Et au centre de ce moment de convivialité, trône fièrement une préparation humble mais puissante, une crème onctueuse au caractère bien trempé qui raconte l’histoire de la Méditerranée. Il s’agit de l’anchoïade, cette purée d’anchois qui concentre en une seule bouchée toute la saveur iodée de la mer et la chaleur du terroir provençal. Loin d’être un simple condiment, la véritable anchoïade est une célébration. C’est le goût des vacances, des amitiés et des traditions transmises de génération en génération. Aujourd’hui, je vous ouvre les portes de ma cuisine pour vous livrer non pas une simple recette, mais un secret de famille, une méthode pour réaliser chez vous cette merveille, dans les règles de l’art. Oubliez les versions industrielles, fades et standardisées. Nous allons ensemble, pas à pas, créer une anchoïade authentique, parfumée et équilibrée, celle qui fera de votre apéritif un moment inoubliable. Enfilez votre tablier, nous partons pour le sud.

20 minutes

0 minutes

facile

Ingrédients

personnes +

Ustensiles

Préparation

Étape 1

Commencez par la préparation de l’ail, qui est l’âme de notre anchoïade. Épluchez les quatre gousses. Coupez chacune d’elles en deux dans le sens de la longueur pour vérifier la présence d’un germe. Si vous voyez une petite pousse verte au centre, retirez-la délicatement avec la pointe d’un couteau. Cette opération, que l’on appelle dégermer, est cruciale : elle permet de rendre l’ail beaucoup plus digeste et d’éviter qu’il ne donne une amertume désagréable à votre préparation. Ne sautez jamais cette étape, c’est un des secrets d’une anchoïade réussie.

Étape 2

Égouttez soigneusement les filets d’anchois. Pour cela, placez-les dans une petite passoire et pressez légèrement avec le dos d’une cuillère pour extraire un maximum d’huile de conservation. Il est important de bien les sécher car cela permettra à notre huile d’olive de qualité de s’incorporer parfaitement par la suite pour créer une belle émulsion.

Étape 3

Nous arrivons au cœur de la méthode traditionnelle : le pilon. Placez les gousses d’ail dégermées dans le mortier et commencez à les écraser avec le pilon en un mouvement rotatif et énergique. Vous devez obtenir une pâte d’ail lisse et homogène. C’est ce broyage lent qui libère les arômes de l’ail sans l’agressivité d’une lame de mixeur.

Étape 4

Ajoutez ensuite les filets d’anchois égouttés dans le mortier, sur la purée d’ail. Reprenez votre pilon et continuez le même mouvement. Les anchois vont se défaire petit à petit et se mélanger à l’ail pour former une pâte épaisse et brune. Soyez patient, la texture parfaite s’obtient avec un peu d’huile de coude. Si vous n’avez pas de mortier, vous pouvez utiliser un mixeur plongeant dans un bol haut et étroit, en procédant par de courtes impulsions pour ne pas chauffer la préparation.

Étape 5

C’est le moment magique de l’émulsion. Tout en continuant de tourner le pilon dans le mortier (ou en mixant à vitesse lente), versez l’huile d’olive en un très fin filet, comme pour monter une mayonnaise. On appelle cela monter l’anchoïade. L’huile va s’incorporer progressivement à la pâte d’anchois et d’ail, la transformant en une crème onctueuse et souple. Continuez jusqu’à obtenir la consistance désirée. Elle doit être assez épaisse pour napper un légume, mais pas compacte.

Étape 6

Pour finir, ajoutez la cuillère à soupe de vinaigre de vin blanc. Il va apporter une touche d’acidité qui va réveiller les saveurs et équilibrer le gras de l’huile et le sel des anchois. Donnez un dernier tour de pilon pour bien l’incorporer. Goûtez votre anchoïade. Normalement, il est inutile de saler, les anchois s’en chargent amplement. En revanche, un bon tour de moulin à poivre noir viendra parfaire l’ensemble. Votre anchoïade est prête à être dégustée.

Sophie

Mon astuce de chef

Le choix de l’huile d’olive est absolument fondamental. Ne faites pas l’économie d’une très bonne huile d’olive vierge extra, si possible fruitée et douce, typique de Provence. C’est elle qui va lier tous les ingrédients et donner sa rondeur et son onctuosité à l’anchoïade. Une huile de mauvaise qualité ou trop amère ruinerait votre préparation. De même, si vous trouvez des anchois de Collioure, n’hésitez pas, ils sont réputés pour être les meilleurs et apporteront une finesse incomparable à votre plat.

Quel vin pour sublimer votre anchoïade ?

L’anchoïade, par sa puissance iodée et salée, appelle un vin qui saura lui tenir tête tout en rafraîchissant le palais. L’accord régional est ici une évidence et une perfection. Servez un vin rosé de Provence bien frais et sec. Choisissez un Côtes de Provence, un Bandol ou un Cassis. Leur vivacité, leurs notes de petits fruits rouges et leur finale légèrement saline feront merveille. Le rosé nettoie la bouche après chaque bouchée et prépare à la suivante. Si vous préférez le blanc, optez pour un vin sec et minéral de la région, comme un Rolle (ou Vermentino) ou un Clairette, qui apporteront fraîcheur et tension pour équilibrer la richesse de l’anchoïade.

L’anchoïade est bien plus qu’une simple trempette apéritive. En Provence, elle est l’une des composantes du « gros souper », le repas maigre traditionnellement servi la veille de Noël. Elle est alors servie avec des légumes d’hiver comme le cardon, le céleri ou le chou-fleur, cuits à l’eau. Il est important de ne pas la confondre avec sa cousine, la tapenade. Si les deux partagent une origine provençale et une base d’huile d’olive, leur ingrédient principal diffère. L’anchoïade met l’anchois à l’honneur, tandis que la tapenade est une purée d’olives noires (ou vertes), à laquelle on ajoute des câpres et quelques filets d’anchois pour relever le goût. L’anchoïade est donc plus directe, plus franchement marine.

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Sophie

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